
Matière à polémique ou pas ?
Depuis les années 80, la commercialisation mondiale de l’huile de palme à explosée. Elle cause une polémique car le palmier est une plante miracle pour les pays qui la cultivent, ainsi que pour l’industrie, mais c’est aussi apparement une catastrophe pour l’écosystème… De nombreuses études convergent vers le palmier à huile.
L’accusé
Le palmier à huile. De la famille des arécacées. Ses graines fournissent la première source de gras végétal sur le marché mondial, l’huile de palme. Le nom INCI de cette huile est Elaeis Guineensis Oil. Le palmier à huile est une herbacée géante qui pousse là où la température ne descends pas en dessous de 15°C. Il produit des fruits contenant plusieurs centaines de petites noix (graines) dont sont soustraites 2 huiles : l’huile de palme, qui vient du pourtour des noix, et l’huile de palmiste, qui se trouve à l’intérieur des noix . Dans les années 60 l’huile le palmier provenait principalement du Cameroun et de Guinée. Son extraordinaire rendement (plus de 4 tonnes d’huile par hectare) l’a transportée en Malaisie et en Indonésie. Là bas, l’exploitation intensive ravage la forêt primaire et l’habitat des orang outan, ainsi que bien d’autres écosystèmes.
Faut-il bannir l’huile de palme ? A quelle échelle ? C’est le sujet que je voudrais développer en le regardant sous tous ses angles, ou presque…
Du point de vue de la cosmétique
La cosmétique serait responsable de près de 20% de l’importation de l’huile de palmier. Ne cherchez pas son nom sur vos pots de crèmes. Il figure rarement dans les liste d’ingrédients car l’huile de palme est seulement un composant des matières premières chimiquement élaborées. Elle aide à la formulation de vos crèmes de beauté. Son utilisation ne pose pas de problèmes sanitaires mais titillent une communauté de défenseurs de la nature de plus en plus nombreuse. En effet, la superficie de 6 terrains de football de forêt primaire sont détruits chaque minute en Indonésie pour planter des palmiers ! Heureusement, l’huile de palme utilisée par les fabricants de cosmétiques éco-responsables et 100% naturels est certifiée CSPO. Ce sigle garanti une origine issue de forêts durables qui ne détruisent pas de forêt primaire et qui, de surcroît, limitent l’utilisation de pesticides. C’est une façon de limiter les dégâts. La plupart des gros exportateurs de cette huile ont déjà signé la charte CSPO et de plus en plus de petits producteurs les rejoignent.
Du point de vue de l’agro-industrie
Les plus gros consommateurs d’huile de palme sont avant tous les pays du sud, et non les Etats Unis ou l’Europe comme on aurait pu le croire. Reste que 80% de l’huile de palme importée en France est utilisée pour la fabrication de… Bio carburants ! Ce sont les pays industrialisés qui développent ces carburants, mais ce sont les pays les moins industrialisés qui consomment le plus d’huile de palme ! Doit-on arrêter les bio-carburants ?
L’huile de palme dans l’industrie agroalimentaire
C’est l’huile la moins chère du monde à 1000$ la tonne. Elle reste solide à T(empérature) A(mbiante). C’est la seule huile végétale à se comporter comme une graisse animale ! Elle permet de proposer des recettes moins coûteuses avec des textures plus légères, et des fantaisies visuelles. En moyenne, La consommation dans l’alimentation industrielle revient à 2 kg d’huile de palme, par an et par personne (contre 20kg de beurre par an et par personne). Pour éviter la déforestation faut-il réserver la production d’huile de palme à un usage agro-alimentaire ?
Du point de vue de la santé
Bien qu’étant une huile végétale, l’huile de palme est composée de 50% d’acides gras saturés. Ces acides gras sont les mêmes que ceux de la viande et des graisses animales (c’est pour cela qu’elle est solide à T.A.) On sait que les acides gras saturés favorisent le mauvais cholestérol. L’huile de palme est donc mauvaise pour la santé ? Ce n’est pas si simple ! En effet, le lait maternel (qui est bon pour la santé des bébés comme on le sait) contient de l’acide palmitique et son profil en acides gras est proche de celui de l’huile de palme ! Je reste convaincue que l’huile de palme n’est pas un ingrédient alimentaire de choix pour les personnes issues de pays dont ce palmier n’est pas indigène. Pourtant, d’après les statistiques, les besoins de l’industrie alimentaire en huile de palmier devraient doubler d’ici 2050…
Du point de vue de la population locale
40% de la palmeraie mondiale sont détenus par des petits agriculteurs locaux. Ils ne font pas de déforestation massive. La culture du palmier à huile leur permet de sortir leurs familles de la misère. C’est capital pour eux de commercialiser cette richesse. Elle est là, et elle pousse toute seule ou presque. Le palmier à huile fait partie de leur culture et comble leurs besoins de base. Ils consomment tous les sous-produits du palmier, même les gros vers blancs qui vivent dedans ! Les palmiers leur fournissent aussi des matériaux de construction. Faut-il les priver de leur gagne-pain ?
Du point de vue écologique
Le rendement extraordinaire du palmier à huile dépasse de 4 à 8 fois celui du colza ou du soja. Est-il plus écolo de condamner le palmier pour défricher 8 fois plus de terres à faire pousser du soja ? En 15 ans, 21 millions d’hectares de forêt primaire ont disparus, pour « seulement » 3 millions d’hectares de palmeraie créés. De nombreux hectares produisent de l’hévéa, des bois exotiques… Faut-il arrêter l’exportation/importation de l’huile de palme ?
Mon point de vue sur l’huile de palme
Je ne veux pas qu’on arrache un seul arbre de forêt primaire. Cela va de soi que je veux protéger les orang-outan et les autres animaux. Comme tout le monde, je préfèrerai du bio-carburant à un prix abordable. Evidemment je veux manger santé ! Bien sûr que je souhaite que les populations locales puissent se développer… Je me sens concernée par la déforestation massive et les horreurs humaines et climatiques qu’elle engendre, c’est pourquoi j’ai eu envie d’en savoir plus sur cette huile souvent utilisée par les grandes marques cosmétiques. Mes quelques recherches pour pondre cet article m’ont ouvert l’esprit. Je réalise que l’huile de palme n’est pas plus responsable de la déforestation que d’autres produits d’exportation. L’homme est toujours celui qui tient la tronçonneuse ! Mais j’ai l’intime conviction que pour préserver notre capital santé l’huile de palme devrait pas arriver dans notre assiette. L’huile de palme n’entre pas dans mon quotidien puisque je ne mange pas de produits transformés. Je ne roule pas non plus avec du bio-carburant. Et si je devais utiliser des ingrédients élaborés avec cette huile je vérifierai qu’elle soit certifiée CSPO (Certified Scrum Product Owner).
Du pour et du contre
Dans la nature, tous les abus sont néfastes. Avant de crier au feu, il faut bien vérifier pour se faire un avis à propos des sujets épineux. Est-ce une mode ? D’où est partie cette polémique ? Comment ? Pourquoi cet intérêt soudain ?
La question cruciale est « à qui profite le crime ? » J’aimerai bien connaitre ton avis ! Laisse moi un commentaire si tu as des idées tranchées sur le sujet.